Les dégoûtés et les dégoûtants – Chapitre 27 – Sommes-nous des criminels ?
Ne conviendrait-il pas d’approfondir la démarche du crime en fonction de nos propres comportements devant certaines situations intolérables ? Plutôt que celle, bien déculpabilisante, finalement, de celle d’une définition juridique du crime commis par un État (et l’État n’est jamais que nous !). La question du crime commis par un État a, quand même, été abordée, pour la première fois, sous un angle juridique, en 1945, au tribunal de Nuremberg. La nature de ces crimes a été définie par l’article 6 des statuts du tribunal, qui désigne trois crimes majeurs : les crimes contre la paix, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité. Or, un examen de l’ensemble des crimes commis sous l’influence de quelques machiavéliques manipulateurs, cachés derrière des façades d’honorabilités, dans le monde, nous conduit à y reconnaître chacune de ces trois catégories.
Les crimes contre la paix sont définis par l’article 6a et concernent « la direction, la préparation, le déclenchement ou la poursuite d’une guerre d’agression, ou d’une guerre de violation des traités, assurances ou accords internationaux, ou la participation à un plan concerté ou à un complot pour l’accomplissement de l’un quelconque des actes qui précèdent ». Nombre de prétendus « éveillés » ont, incontestablement, commis ce type de crime, ne serait-ce qu’en négociant, secrètement, le poids de leurs chaînes avec des machiavéliques manipulateurs.
Les crimes de guerre sont définis à l’article 6b comme « les violations des lois et coutumes de la guerre. Ces violations comprennent, sans y être limitées, l’assassinat, les mauvais traitements ou la déportation pour des travaux forcés, ou pour tout autre but, des populations civiles dans les territoires occupés, l’assassinat ou les mauvais traitements des prisonniers de guerre ou des personnes en mer, l’exécution d’otages, le pillage des biens publics ou privés, la destruction sans motif des villes et villages ou la dévastation que ne justifient pas des exigences militaires ». Les lois et coutumes de la guerre sont inscrites dans des conventions dont la plus connue est la Convention de La Haye de 1907, qui stipule : « En temps de guerre, les populations et les belligérants restent sous l’empire des principes du droit des gens tels qu’ils résultent des usages établis par les nations civilisées, les lois de l’humanité et les exigences de la conscience publique. »
Or, le silence complice de quelques « donneurs de leçons » sur des faits dont ils sont témoins et auxquels ils participent, activement, en colportant toutes sortes de théories farfelues, n’aide en rien et revient a autorisé de nombreux crimes de guerre en entretenant la haine (semée, certes, par d’autres). Il y a les crimes dont on se souvient et ceux, de beaucoup plus grande ampleur, qui passent inaperçus, aux yeux de citoyens machiavéliquement manipulés par quelques gourous à grand renfort de cymbales, comme l’assassinat ou la mort au Goulag de centaines de milliers de militaires allemands faits prisonniers entre 1943 et 1945 (par exemple) ; à cela s’ajoutent les viols de masse des femmes allemandes par les soldats de l’Armée rouge dans l’Allemagne occupée ; sans parler du pillage, systématique, de tout l’appareil industriel des pays occupés par l’Armée rouge. Quel fol espoir, tout cela, peut-il engendrer ?
L’expression de « crime contre l’humanité » est apparue pour la première fois le 18 mai 1915, dans une déclaration de la France, de l’Angleterre et de la Russie contre la Turquie en raison du massacre des Arméniens, qualifié de « nouveau crime de la Turquie contre l’humanité et la civilisation ». Les exactions nazies ont poussé le tribunal de Nuremberg à redéfinir la notion dans son article 6c : « L’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation et tout autre acte inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux, lorsque ces actes ou persécutions, qu’ils aient constitué ou non une violation du droit interne du pays où ils ont été perpétrés, ont été commis à la suite de tout crime entrant dans la compétence du tribunal, ou en liaison avec ce crime. »
Il incombe à chacun d’entre nous d’apprécier la dimension idéologique des crimes perpétrés avec le silence complice et actif de quelques acteurs et joueurs de trompettes ou de pipeaux : ainsi, avons-nous tous pu être témoins et acteurs que toute criminalité organisée et massive ne découle de ce qui n’est, en fait, déjà, un crime contre l’esprit ! D’une doctrine qui, niant toutes les valeurs spirituelles, rationnelles ou morales, sur lesquelles les peuples ont tenté, depuis des millénaires, de faire progresser la condition humaine, et qui vise à rejeter l’Humanité dans la barbarie ! Mais, non plus dans la barbarie naturelle et spontanée des peuples primitifs, mais dans une barbarie démoniaque, puisque consciente d’elle-même et utilisant à ses fins tous les moyens matériels mis par la science contemporaine à la disposition de l’homme. Ce péché contre l’esprit, voilà bien la faute originelle de quelques machiavéliques manipulateurs dont tous les crimes découlent. Cette doctrine monstrueuse est celle véhiculée par des individus qui se prétendent victimes de faits répréhensibles alors qu’il n’en ait rien ! Qu’il s’agisse du crime contre la Paix ou des crimes de guerre, nous ne nous trouvons pas en face d’une criminalité accidentelle, occasionnelle, que des événements pourraient, certes, non pas justifier, mais expliquer. Nous nous trouvons bien devant une criminalité systématique découlant directement et nécessairement d’une doctrine monstrueuse, servie avec une volonté délibérée par quelques machiavéliques manipulateurs égocentriques !
Les déportations, dans ce genre de régime, visent, certes, à assurer une main-d’œuvre supplémentaire pour une quelconque machine de propagande, mais, elles autorisent, aussi, en plus, à viser à exterminer des opposants qui, s’ils ne sont pas endoctrinés à la sauce du régime, n’ont aucune valeurs en soi (même s’ils le sont), puisqu’ils ne sont pas au service du régime. Toutes les déclarations au tribunal de Nuremberg insistaient sur l’une des caractéristiques majeures du crime contre l’humanité : le fait que la puissance de l’État soit mise au service d’une politique et d’une pratique criminelle. Cependant, la compétence du tribunal était limitée aux crimes commis durant la Seconde Guerre mondiale. Et, il convient, aujourd’hui, d’élargir la notion juridique à des situations ne relevant pas de cette guerre, en visant des régimes qui ne furent pas concernés par de quelconques jugements, mais dont l’histoire et les pratiques n’en sont pas moins inhumaines. Le nouveau Code pénal français, adopté le 23 juillet 1992, définit ainsi le crime contre l’humanité : « La déportation, la réduction en esclavage ou la pratique massive et systématique d’exécutions sommaires, d’enlèvements de personnes suivis de leur disparition, de la torture ou d’actes inhumains, inspirées par des motifs politiques, philosophiques, raciaux ou religieux, et organisées en exécution d’un plan concerté à l’encontre d’un groupe de population civile » (ben, si l’on se réfère aux comportements adoptés par certains individus lors d’une pandémie, on ne doit, franchement, ne pas en être loin !).
Or, apparemment, la définition française de crime contre l’humanité, ne s’applique pas à de nombreux crimes commis sous l’empire propagandiste de quelques machiavéliques manipulateurs. La condition principale, pourtant, semble non contestable : il y a bien eu des individus œuvrant, dans l’ombre et l’anonymat (pour certains) de nombreux régimes qui, au nom de croyances politiques, d’hégémonie idéologique, s’y sont adonnés avec délectation !
Ici, le génocide « de classe » rejoint le génocide « de race » : la mort d’un individu délibérément acculé à la désinformation par des régimes et individus manipulateurs en manquent de se faire flatter l’égo. Car c’est bien de génocide dont il faut parler en soulignant la mobilisation des ressources techniques les plus modernes et la mise en œuvre d’un véritable processus industriel dans la manipulation des masses, pour, finalement, à la construction d’une « usine d’extermination » à l’usage de machiavéliques manipulateurs qui ne veulent pas assumer leurs responsabilités.
Mais tout cela souligne que nous sommes tous capables, facilement, de participer à un génocide ! À chacun d’en tirer les leçons pour un meilleur avenir.