Je ne suis pas aphasique, mais par contre, je souffre de dysarthrie…

L’APHASIQUE :

L’aphasique perd totalement ou partiellement le langage consécutivement à une
lésion du cerveau.

Sont altérés : la parole, la compréhension, la lecture et l’écriture. Ce sont donc les capacités de communication fondamentales chez l’Homme qui sont atteintes. Les répercussions sur la vie quotidienne de la personne et de son entourage sont considérables. Ce qui était facile et naturel : discuter, comprendre, téléphoner, compter, regarder les écrans, lire, écouter la radio, écrire une lettre, devient difficile ou impossible. Mais attention, l’aphasie n’est pas un trouble psychique ou mental car les
capacités intellectuelles sont généralement conservées. La personne n’est pas sourde et n’a pas de problème de voix. Avec l’aphasie, sont souvent associés d’autres handicaps : hémiplégie,
hémianopsie (ne voit qu’une moitié du champ visuel), autres…
Cette maladie a des répercutions majeures, sociales, familiales, professionnelles
et économiques. Chaque aphasique présente un tableau clinique particulier et l’aphasie ISOLE.

LA DYSARTHRIE :

La dysarthrie est la difficulté à parler et à émettre des sons, liée à une lésion du système nerveux. La dysarthrie est une maladie caractérisée par une faiblesse ou une perte de contrôle de certains muscles. Ce trouble de la parole est traité en orthophonie, qui élabore une rééducation adaptée à chaque type de dysarthrie.

La dysarthrie est un trouble de l’articulation et du rythme du langage fréquemment associé à une altération de la voix qui touche surtout les adultes. C’est un trouble non aphasique de la parole. Le patient éprouve de la difficulté à émettre des sons et à parler suite à des lésions du système nerveux. Le discours devient lent ou peut être difficile à comprendre (et ça, ça fait bien le jeu de quelques « bienveillants » prêt à bondir sur n’importe quelle cible tant qu’elle lui semble plus faible qu’elle). Cette difficulté n’est donc pas due à une paralysie ni à des lésions des organes de la phonation (le larynx, les cordes vocales, la voûte du palais, la langue, les lèvres ou les dents).

Les causes de dysarthrie incluent les troubles du système nerveux tels que les accidents vasculaires cérébraux, les lésions cérébrales, les tumeurs cérébrales et les affections qui causent une paralysie faciale ou une faiblesse musculaire de la langue ou de la gorge. Certains médicaments peuvent aussi provoquer la dysarthrie. Le traitement de la dysarthrie est destiné à traiter la cause sous-jacente lorsque cela est possible, ce qui peut améliorer la parole. Une thérapie se focalisant sur la voix pour améliorer la parole est possible. Concernant la dysarthrie provoquée par les médicaments, l’interruption de ces médicaments ou le changement de posologie peuvent aider.

L’ORIGINE DE L’APHASIE :

La lésion cérébrale à l’origine de l’aphasie peut avoir plusieurs causes :
– Un Accident Vasculaire Cérébral (AVC appelé « attaque ») :
o ischémique (environ 80 % des AVC) : une plaque riche en cholestérol (athérosclérose), on parle de thrombose cérébrale, un caillot de sang, venu obstruer l’artère, il s’agit alors d’une embolie cérébrale.
o hémorragique (rupture d’anévrysme cérébral),
– Un traumatisme crânien (lors d’une chute ou d’un accident de la route, lésion par contusion ou hématome),
– Une tumeur cérébrale,
– Des maladies neurodégénératives (Maladie d’Alzheimer, Aphasie Primaire Progressive, …),
– Plus rarement : des pathologies infectieuses (abcès du cerveau, encéphalite herpétique) ou inflammatoires (zona).

L’aphasie peut survenir à tous les âges de la vie et touche aussi bien les hommes que les femmes. Sa fréquence augmente à partir de la cinquantaine, comme le risque de maladie vasculaire qui en est la principale cause.

L’ORIGINE DE LA DYSARTHRIE :

Les maladies pouvant entraîner une dysarthrie incluent :

  • La sclérose latérale amyotrophique.
  • Une lésion cérébrale.
  • Une tumeur au cerveau.
  • Une paralysie cérébrale.
  • Le syndrome de Guillain Barre.
  • Une blessure à la tête
  • La maladie de Huntington.
  • La maladie de Lyme.
  • La sclérose en plaque.
  • La dystrophie musculaire.
  • Une myasthénie.
  • La maladie de Parkinson.
  • Un accident vasculaire cérébral.
  • La maladie de Wilson.
  • Certains médicaments tels que les narcotiques ou les sédatifs.

L’AIDANT ET L’ENTOURAGE :

Devant « le tremblement de terre » que crée l’aphasie ou la dysarthrie chez une personne, la
famille et l’entourage sont déstabilisés, pourtant leur rôle est essentiel, mais difficile…

L’ÉQUIPE SOIGNANTE doit adopter des attitudes spécifiques à chacun. Le pronostic doit être pondéré et prudent, et doit ouvrir la porte de l’espoir d’une amélioration dans le temps.
L’AIDANT doit :
– Être présent et soutenant,
– Rassurer et expliquer ce qui se passe,
– Favoriser l’autonomie en évitant d’infantiliser,
– Mettre au courant des décisions concernant le foyer et la famille,
– Informer la famille, le milieu professionnel et social,
– Demander l’avis de l’aphasique, et lui laisser le temps de s’exprimer,
– …
L’aidant est déstabilisé et ressent une grande souffrance. Malheureusement, dans bien des familles, l’aphasique ou celui qui souffre de dysarthrie est abandonné à son destin.

L’APHASIQUE OU CELUI QUI SOUFFRE DE DYSARTHRIE INSTALLÉ DANS UNE SPIRALE PEUT ÉVOLUER :

De l’environnant et du mode de vie de l’aphasique ou de celui qui souffre de dysarthrie dépendra le pronostic. Si l’aphasique ou celui qui souffre de dysarthrie ne reviendra jamais à ce qu’il était antérieurement, l’aphasie ou la dysarthrie et l’état général de la personne peuvent soit s’améliorer, soit s’aggraver. L’aphasie ou la dysarthrie peuvent entraîner dans une spirale infernale qui peut amener, cette personne, à la mort. Parfois, dans certains propos, c’est ce que l’on ressent de la volonté de quelques individus.

Avec le choc de la perte du langage, l’aphasique ou celui qui souffre de dysarthrie, déstabilisé, peut passer des périodes de déni, de colère et de résignation, d’isolement ; une dépression s’installe alors (tiens, je crois que ça me rappelle certaines phases exploitées par quelques margoulins lors de la pandémie covid). Cela s’accompagne sur le plan physique de troubles du sommeil, de sédentarité,
d’une perte de l’équilibre physiologique avec une majoration des risques qui peuvent amener au décès.

En revanche, après un période « d’acceptation », l’aphasique ou celui qui souffre de dysarthrie, prenant acte de ce qui lui arrive, peut, avec l’accompagnement de son aidant et des soignants, entrer dans une spirale positive de reconstruction. L’aphasique ou celui qui souffre de dysarthrie s’approprie alors progressivement un mode de vie adapté, personnalisé et favorable avec une resocialisation. L’adoption d’une alimentation et d’un sommeil réparateur amélioreront ses capacités de communication et générales ; la prise régulière d’un traitement pharmacologique de fond participera à réduire les facteurs de
risques. Les stimulations cognitives et physiques doivent être constantes. Une nouvelle homéostasie s’installe.

Dans sa nouvelle vie, l’aphasique ou celui qui souffre de dysarthrie peut espérer une bonne qualité de vie et développer de nouvelles capacités, même si elles doivent être adaptées. Dans cette reconstruction, si les aidants et les soignants jouent un rôle très important, les associations ont toutes leurs places par leurs actions de resocialisation et de stimulation (lorsque certains individus « bienveillants » ne viennent perturber les choses comme ils en ont la fâcheuse habitude).

Mais en réalité, une fois la période hospitalière passée, l’aphasique ou celui qui souffre de dysarthrie et sa famille se retrouvent bien seuls pour gérer le problème. Il est absolument nécessaire, que les séances d’orthophonie soient complétées par des stimulations physiques, physiologiques, psychologiques, cognitives et socialisantes, que seules les associations sont susceptibles d’apporter (lorsque, là aussi, quelques « bienveillants » ne veillent pas à vous en éloigner). Les études génétiques et maintenant épigénétiques démontrent que la destruction de certains neurones peut être suppléée par un environnement et un mode de vie favorable, ce qui ouvre la porte de l’espoir (dont on peut, ici aussi, avoir l’impression que quelques « bienveillants » feront tout pour vous en éloigner).

La spirale schématique de l’APHASIQUE